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Il y a environ quatre ans, j'ai passé environ six semaines sans accès à la fibre dans mon immeuble à cause d'un petit incendie dans la zone d'entrée principale. De manière alarmante, le câble à fibre optique n'était pas seulement situé juste à côté d'un câblage électrique plutôt douteux, mais également niché le long de tuyaux amenant du gaz dans le bâtiment. Il semble que nous ayons eu de la chance d'avoir eu un incendie plutôt qu'une explosion massive.
Pendant ce temps, un ami qui vit dans un cadre plus rural a été sans fibre pendant, estime-t-il, environ 15 semaines au total l'année dernière en raison de ce qu'il décrit comme une "diversité de raisons". L'une des explications les plus déconcertantes fournies par l'un des ingénieurs envoyés pour résoudre le problème était que la boîte desservant sa propriété ne pouvait gérer qu'une dizaine d'abonnés à la fois, et qu'à chaque fois qu'un nouvel abonné était ajouté, quelqu'un se faisait virer. Personne ne pourrait prendre la peine de rectifier ou même de clarifier ledit problème pendant des mois, semble-t-il.
Bienvenue dans le far west de l'installation de la fibre à domicile en France.
Pour être juste, la France est loin d'être le seul pays dont les citoyens souffrent de tactiques épouvantables d'installation de fibre. Il suffit de parler aux personnes au Royaume-Uni dont les routes sont creusées à maintes reprises par différentes sociétés de fibres, alors qu'une fois devrait sûrement suffire. Certains sont incapables de convaincre quiconque de connecter un câble à fibre optique entre la route principale et leur domicile, tandis que d'autres doivent supporter des câbles qui longent la route sans aucune protection.
Cependant, la question est particulièrement pertinente en France en ce moment pour plusieurs raisons. Premièrement, le pays fait en fait un assez bon travail pour faire construire des réseaux de fibre jusqu'au domicile (FTTH), comme l'indique le dernier rapport de l'Arcep.
Selon le régulateur français, le nombre total de locaux passés s'élevait à 34,5 millions fin 2022 et il y avait plus de 18 millions d'abonnés à la fibre. En effet, la France est l'un des premiers marchés européens pour les déploiements FTTH, classé premier en termes de foyers desservis ainsi que de nombre d'abonnés FTTH dans le dernier rapport du FTTH Council Europe.
La deuxième raison est que malgré ses prouesses de déploiement FTTH, les installations réelles chez les particuliers ont parfois été si mauvaises qu'un projet de loi visant à améliorer la situation vient d'être adopté par le Sénat français après la première lecture.
Selon un communiqué du Sénat, le projet de loi ou PPL proposera des "solutions concrètes" aux "dysfonctionnements" de l'installation de la fibre à domicile qui "empoisonnent le quotidien de nombreux Français". Parmi ces dysfonctionnements figurent le "câblage anarchique" pour l'un, dont je peux certainement témoigner.
L'inquiétude est que de tels désordres pourraient menacer le succès même du plan français d'installation de la fibre pour tous (France Très Haut Débit), lui permettant d'éteindre l'ancien réseau de cuivre d'ici 2030. Le Sénat a également noté que 35 milliards (37,56 milliards de dollars) ont été dépensés pour l'installation de la fibre depuis 2013 et estime qu'il est désormais impératif de combler l'écart entre le mastodonte du déploiement FTTH et l'expérience des utilisateurs.
Prise de STOC
Le projet de loi sur l'amélioration de la qualité des raccordements à la fibre a été déposé en juillet 2022 par Patrick Chaize, sénateur de l'Ain et président de l'association française Avicca. Alors que le projet de loi critique une pratique appelée "STOC", qui permet essentiellement à des opérateurs comme Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR d'externaliser les installations techniques domestiques à des sous-traitants, il veut améliorer le modèle plutôt que le remplacer.
L'objectif est de donner un cadre clair au modèle STOC, avec des mesures concrètes telles que l'imposition d'exigences minimales de qualité aux sous-traitants et même la mise en place d'un guichet unique pour aider à résoudre les problèmes qui se posent. L'Arcep bénéficierait de "niveaux de contrôle appropriés" et les droits des abonnés seraient renforcés en cas de perte de leur connexion fibre.
Comme l'a commenté Chaize, le gouvernement et l'industrie ne peuvent plus continuer à faire l'autruche sur cette question. « Il y a un décalage entre, d'une part, le discours tenu par les opérateurs et le gouvernement et, d'autre part, les retours d'expérience du terrain. Ces derniers jours, de nombreuses collectivités locales ont exprimé leur ferme soutien à cette initiative du Sénat."
Les prochaines étapes impliqueront de nouvelles discussions avec l'Assemblée nationale française, dans l'espoir que le projet de loi passera finalement au vote et deviendra loi.
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- Anne Morris, rédactrice en chef, spéciale pour Light Reading
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